
Météo 2050 : c’est chaud, ça brûle … des pics à plus de 50 °C en été, vous vous voyez vivre dans ces conditions ? Nous non, alors on agit ici et maintenant face à l’urgence climatique.
La Convention Citoyenne pour le Climat, c’est quoi ?
Rembobinons la cassette. Octobre 2019, Emmanuel Macron, Président de la République française décide de former la Convention citoyenne pour la transition écologique qui s’appellera par la suite Convention citoyenne pour le climat. Elle réunit 150 citoyens tirés au sort avec pour mission de trouver des moyens pour lutter contre le changement climatique.
Pendant près de 9 mois, ces personnes aux origines sociales, culturelles et économiques diverses vont s’informer auprès d’experts techniques et de professionnels et débattre autour des enjeux environnementaux. Véritable expérience démocratique, à la fin de cette longue gestation, des propositions de loi sont transmises au gouvernement. Le 21 juin 2020, le texte formel est adopté par les membres de la Convention.
Changer nos modes de vie pour notre survie
Trouver des solutions pour réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990), dans le respect de la justice sociale. Tel a été l’objectif de la Convention citoyenne pour le climat. Pour atteindre ce but, nous avons tous du pain sur la planche car l’intégralité de nos activités doit être repensée : nos modes de consommation, de production et de travail, nos manières de nous loger, de nous déplacer ainsi que notre façon de nous nourrir. Chacune de ces familles d’activités constituent une thématique abordée par la Convention citoyenne pour le climat.

Si, à première vue, il semble compliqué de changer nos modes de vie du jour au lendemain, l’important est d’agir ensemble. Chez Rutabago, nous sommes persuadés qu’en nous mobilisant localement, nous ferons bouger les lignes globalement. Parmi les 5 thématiques de la Convention, “consommer” et “se nourrir” nous parlent forcément. Pour vous faciliter la vie, on décortique quelques unes des 150 propositions parce qu’on sait que les 460 pages du rapport ne se lisent pas en 5 minutes.
Faire muter notre agriculture pour la rendre durable
Première nécessité : faire évoluer nos modes de culture et d’élevage vers des pratiques moins émettrices de gaz à effet de serre. Dans cette optique, un des objectifs de la Convention est le développement des pratiques agroécologiques notamment en atteignant « 50% d’exploitations en agroécologies en 2040 ». L’agroécologie est une agriculture qui prend appui sur les écosystèmes : utiliser la nature au mieux pour cultiver la terre tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles. La transition vers des pratiques culturales durables n’est pas chose aisée. Cependant face à l’urgence climatique nous devons agir vite pour la survie de notre planète et par extension la nôtre.
Pour que cet objectif soit réalisable, d’autres propositions ont été émises. Parmi elles, le développement de l’agriculture biologique grâce à des aides de l’Etat et de l’Europe. Aujourd’hui, la certification biologique a un coût non négligeable pour les agriculteurs et les aides sont faibles. Pour la plupart, les produits biologiques sont donc vendus plus chers afin de supporter le coût : c’est toute la chaîne du producteur jusqu’au consommateur qui est touchée.
De l’autre côté, des aides sont versées à l’hectare via la Politique Agricole Commune (politique à l’échelle de l’Union européenne). Elles incitent les agriculteurs à agrandir leurs cultures et à pratiquer des méthodes culturales néfastes pour l’environnement (réduction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollution…). Compte tenu de leurs revenus et de leurs difficultés à vivre dignement, les agriculteurs ne peuvent faire fi de ces subventions. En résumé, aujourd’hui, un agriculteur gagne plus à détériorer l’environnement plutôt qu’à le préserver… Et oui, le monde ne tourne pas toujours très rond.
Pour aller vers une agriculture plus durable, la Convention préconise aussi la réduction de l’utilisation des pesticides en « interdisant les produits CMR [cancérigènes, mutagènes, rétroproducteurs donc nocifs pour notre santé et la planète], en diminuant l’usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici 2025 et en interdisant les pesticides les plus dommageables pour l’environnement en 2035 ». Si des mesures allant dans ce sens et avec les mêmes objectifs ont déjà été prises auparavant, leur application n’a pas eu une issue positive.
En France, l’agriculture est le 2e secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre, avec 19% des émissions. Particulièrement en cause : le méthane, principalement issu de l’élevage et le protoxyde d’azote, résultat des engrais chimiques. Or engrais chimiques et pesticides vont de pair : plus d’engrais pour faire pousser plus vite nécessite plus de pesticides pour protéger les cultures. La Convention citoyenne pour le climat mise donc aussi sur la diminution des engrais chimiques. Elle propose par exemple de taxer les producteurs d’engrais chimiques et utiliser les recettes pour financer l’agroécologie. Actuellement la taxe est dérisoire ; elle représente moins de 5 millions d’euros alors qu’on estime entre 1 et 3 milliards d’euros de coûts environnementaux d'après une étude du Commissariat général au développement durable publiée début 2016.
D’autres propositions ont été aussi annoncés en faveur de négociations plus justes pour les producteurs, des circuits courts et produits de saison, d’une alimentation plus végétale, de la réduction du gaspillage alimentaire, ou encore de la gestion des déchets : celles-ci correspondent à ce qu’on valorise depuis 4 ans alors forcément on acquiesce à fond. Dans nos box à cuisiner 100% BIO, vous retrouvez uniquement des ingrédients bio de saison issus de circuits courts qui sont produits par nos producteurs partenaires, rémunérés justement et pour la majorité français. Si vous voulez en savoir plus, on vous laisse faire un tour du côté de nos engagements.
La taxe carbone inscrite aux abonnés absents du rapport
La taxe carbone est une taxe environnementale sur les émissions de dioxyde de carbone. Elle fonctionne sur le principe du « pollueur-payeur » : celui qui pollue paie une taxe ce qui l’incite à polluer moins. Cette taxe, qui a été plusieurs fois discutée à l’intérieur du gouvernement, n’apparaît pas à proprement parlé dans le rapport. Pourtant, d’autres pays l’ont déjà appliquée. C’est le cas de la Suède où la taxe carbone existe depuis 1991 : les pollueurs payent 110 euros la tonne de CO2. En 25 ans, c’est un quart des émissions de gaz à effet de serre qui ont été réduites. Alors pourquoi pas chez nous ? Si nous ne savons pas pourquoi une telle taxe n’a pas été mentionnée, nous pouvons émettre une hypothèse : la peur de sa mauvaise réception. En effet, des mesures précédentes ont rencontré de fortes contestations sociales en raison de la répercussion de la taxe sur les prix du carburant. La question est donc de savoir qui taxer dans un objectif de justice sociale et comment le faire efficacement : la transparence voire la pédagogie et l'instauration progressive des mesures sont de mise lors de problématiques si épineuses.
Un changement de constitution ?
Les membres de la Convention citoyenne pour le climat propose l’inscription de la lutte contre le dérèglement climatique, la préservation de la biodiversité et de l’environnement dans la Constitution. Le projet de Rutabago est motivé depuis le départ par nos valeurs sociales et écologiques, on soutient donc forcément cette proposition.
Dernier point mais non des moindres, inscrire l’écocide comme crime dans la Constitution est une proposition phare de la Convention. Concrètement, il s’agit de vérifier que les activités de notre pays respectent les 9 limites planétaires (changement climatique, érosion de la biodiversité, utilisation mondiale de l’eau...). Pour l’instant, Emmanuel Macron est resté discret concernant l’avenir de cette mesure, qui pour lui doit s’accorder avec nos droits fondamentaux, notamment pour ne pas restreindre nos libertés.
D’ici fin juillet, un certain nombre de mesures devraient être discutées au gouvernement. Emmanuel Macron a aussi annoncé que d’autres conventions seraient mises en place sur des sujets diverses. Vous aussi, vous pouvez participer à la Convention citoyenne pour le climat en votant les propositions jusqu’au 14 juillet alors faîtes entendre votre voix !