On entend de plus en plus parler de la vente en circuit court. On ne sait pas vraiment ce que ça veut dire mais spontanément on fait l’amalgame avec la vente de produits locaux. Ben oui, dans circuit court, il y a court, c’est logique. Raté ! Figurez-vous que la notion de distance géographique n’intervient même pas dans le concept du circuit court.
Le circuit court c’est un mode de commercialisation de produits dans lequel intervient au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Il y a donc deux types de circuits courts :
- La vente réalisée directo par le producteur. C’est le cas lorsqu’un agriculteur vend ses produits sur le marché,
- La vente via un intermédiaire. Il peut s’agir par exemple du cas où un agriculteur vend ses produits à une plateforme en ligne – coucou Rutabago ! – et que celle-ci les distribue aux consommateurs.
En théorie donc, les produits vendus en circuit court ne sont ni nécessairement locaux, ni de saison. Je dis bien en théorie. Parce que vous imaginez bien qu’il est compliqué de vendre des produits venant de l’autre bout du monde en se limitant à un seul intermédiaire. En effet, la plupart du temps les produits sont conditionnés, transformés, transportés et distribués par des personnes différentes. A chacun son métier comme on dit ! En pratique, les produits sont donc pour la plupart locaux et par conséquent de saison. Et puis pendant qu’on y est, ils sont aussi beaucoup moins emballés en moyenne. En revanche ils peuvent être bio ou pas, la vente en circuit court n’est pas forcément un gage de qualité des produits.
Comme vous pouvez le voir il n’est par conséquent pas si facile que ça de vendre en circuit court. Certains agriculteurs tentent donc d’apprendre à vendre leurs propres produits (présentation, marketing, étiquetage etc.) et à les transformer eux-mêmes (pain, soupe, yaourt etc.). Mais cela nécessite souvent des formations, du temps, parfois de nouveaux collaborateurs et une adaptation des bâtiments de l’exploitation, bref de nombreux investissements.
Mais, on peut dire ça vaut le coup. La réduction du nombre d’intermédiaire permet une plus grande proximité relationnelle entre le producteur et le consommateur : le premier aura des retours directs sur ses produits et le second aura plus de visibilité sur leur origine.
Et puis, le véritable intérêt, il faut le dire, c’est que la vente en circuit court garantit de faire des achats éthiques : qui dit moins d’intermédiaires, dit moins de coûts, le producteur maîtrise donc les prix et peut les fixer justement tout en gagnant raisonnablement sa vie : tout le monde est gagnant. Enfin tout le monde sauf les intermédiaires qui sont court-circuités…hum, la boucle est bouclée !